Saviez- vous que votre bébé se développe mieux sans télévision ?

Dès la maternité, il y a un poste de télévision dans la chambre. Les parents qui le souhaitent peuvent regarder la télévision à volonté avec le bébé à côté. Ce bébé qui semble dormir la plupart du temps est tout de suite dans le bain. La télévision fait déjà partie de ses premiers jours d’existence.
La majorité de ces enfants retrouvent un poste de télévision à la maison et reconnaissent très tôt les génériques des programmes préférés de ceux qui s’occupent d’eux.
D’autres vont s’y attacher au point d’avoir besoin d’elle pour se sentir en sécurité.
Le psychiatre Serge Tisseron a tiré la sonnette d’alarme sur cette exposition précoce aux écrans et fait un lien pertinent entre la télévision pour les bébés et les jeux vidéo pour les adolescents.
En ce qui concerne le bébé, il explique sur un programme de prévention belge toutes les raisons pour lesquelles la télévision n’est pas faite pour les bébés, ni les bébés pour la télévision. Celle-ci, regardée tôt, vient perturber la représentation du monde chez l’enfant qui a pourtant prioritairement besoin d’utiliser ses sens pour se développer. L’interaction avec cet écran étant impossible, le bébé se trouve « condamné à la passivité et à l’impuissance ».
Serge Tisseron s’interroge également sur la place de l’écran par rapport à la construction des identifications de l’enfant, l’écran comme partenaire privilégié d’interaction dans une période propice au développement des capacités manuelles.
L’académie américaine de Pédiatrie quant à elle décourage vivement la télévision avant deux ans et  aborde le sujet entre autres sous l’angle de tout ce que l’enfant ne fait pas en regardant la télévision.
Comme vous le savez peut-être déjà, au niveau cérébral, les deux premières années de vie de votre enfant sont particulièrement importantes. Ses connections neuronales s’effectuent aussi en fonction de ses expériences. Il aura bien d’autres occasions de regarder la télévision dont on peut se passer sans aucun risque pour sa santé. Non seulement il n’en a pas besoin, mais encore, il n’a pas la maturité lui permettant d’assimiler le flot continu d’images, encore moins de les comprendre.
Ce dont il a le plus besoin à ce stade de son développement, c’est d’interactions positives avec vous, d’autres enfants ainsi que d’autres adultes. En effet, parler, chanter, lire, écouter de la musique ou jouer avec vous est beaucoup plus important pour votre bébé que n’importe quel programme de télévision conçu spécialement pour lui !
Même si votre bébé semble très intéressé par la télévision, nous ne savons pas encore précisément l’impact de ce média sur le développement du cerveau des bébés. Une chose est certaine la regarder avant trois ans n’est pas anodin. De plus, même des programmes dits conçus pour eux sont susceptibles d’entraîner des troubles : du langage, de l’attention, du sommeil, agitation, passivité…
Le but de ma démarche n’est pas de porter un jugement de valeur sur la télévision qui utilisée à bon escient peut être un formidable outil, mais d’attirer votre attention sur un choix que vous pouvez faire pour rendre service à votre enfant en respectant ses intérêts et son rythme de développement. Il pourra la regarder plus tard de manière adaptée. De plus, ne pas la regarder ne devrait produire aucune souffrance dans la mesure où il ne se sera pas construit avec. Et ce sera grâce à vous !
Il y a un temps pour tout…
Pour aller plus loin :
-          Etude américaine de 2003 sur les médias électroniques dans la vie des enfants de 0 à 6 ans (anglais)
http://www.kff.org/entmedia/upload/Zero-to-Six-Electronic-Media-in-the-Lives-of-Infants-Toddlers-and-Preschoolers-PDF.pdf
-          Etude de Christaki et Zimmerman (2007) sur la télévision et la vidéo regardées par les enfants en dessous de 2 ans (anglais)
http://ilabs.washington.edu/news/UW_I-Labs_infant_TV_viewing.pdr.pdf
-          Dossier de Marie Gaussel (2008) : éducation et télévision : liaisons dangereuses (français)
http://www.ressources-parentalite.fr/documentation/gaussel_dossier_actualite_36_2008_education_et_television_les_liaisons_dangereuses.pdf
Maintenant, vous savez.
Michelle Jourdan
Consultante /Coach parental

15 commentaires:

  1. Merci pour cet article !
    Les écrans sont en effet partout aujourd'hui : télévision mais aussi ordinateur, portables etc.
    Quels sont les véritables risques pour nos tout-petits ?...
    A nous aussi de montrer l'exemple et d'apprendre à nos enfants que rien ne remplace les rires, les jeux et les temps partagés ensemble !

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  2. Je suis d'accord aussi que rien ne remplace les bons moments ensemble et le contact avec les tout-petits. Et la lutte contre l'écran continue, mes enfants sont plus grands et les écrans deviennent une drogue si on ne fixe pas de limites. L'influence du contenu diffusé à la télé est aussi un sujet de préoccupation. A nous parents de les influencer avec nos valeurs, sinon c'est l'écran qui le fera!!!

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  3. J'ai une fille (2 enfants 16 et 13 ans).La télé est entrée chez eux quand le dernier avait 3 ans.Bien sur ils la regardaient quelques fois chez les amis .Cela leur a permis de developper imagination et créativité et d'éviter une certaine paresse intellectuelle

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  4. Je suis tout à fait d'accord avec l'article et il s'applique tant aux enfants qu'aux adultes, c'est pourquoi d'ailleurs que nous n'avons pas de télé à la maison :)

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  5. Nous avons une télévision à la maison, mais nous restions parfois des mois sans l allumer.Notre fille a maintenant trois ans et nous lui octroyons de petites séances de dessins animés en italien ( langue maternelle de son papa).Nous essayons d utiliser la télé, à petites doses, comme un outil pédagogique et éducatif( notamment au niveau des langues).En septembre notre fille commencera les cours d anglais pour les petits ..et donc surement quelques petits dessins animés en anglais..

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  6. Nous avons aussi la télévision,mes deux enfants de 9.5 et 12 ans la regarde très peu.
    quelques séances en famille sur des documentaires .
    nous l'utilisons à dose homéophatique .

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  7. rès intéressant
    je suis assez d'accord avec le fait que cela rend passif, -d'ailleurs, à tout âge...
    je ne savais pas que cela avait aussi des répercussions neuronales.
    le point de vue des pédiatres américains est intéressant et révélateur : la télé comme baby-sitter...

    je ne vois pas bien le parallèle avec les jeux video pour les ados, à part que cela sépare de la vie réelle...
    si je peux me permettre un commentaire, ton article est passionnant et documenté, mais il gagnerait à avoir une conclusion, peut être un aspect pratique, ou un teasing pour ton activité de coaching.
    mais le fonds est passionnant.
    bien à toi et bon courage avec tes activités.
    Etienne

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  8. Très intéressant ton article :)
    Je n'avais pas réalisé que les bébés n'ont pas la maturité au niveau du cerveau pour assimiler toutes les images.... Je comprends qu'ils ont besoin avant tout d'interactions ces p'tits bouts!
    biiiiiiise
    isabelle

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  9. Virginie de la Belgique5 avril 2011 à 17:08

    c'est vrai dans l'idéal des mondes mais Comment occuper nos enfants à temps plein sans avoir recours à la télé pour avoir un peu de répit? En Afrique les enfants vont jouer avec les voisins et autre mais ici ils sont tout le temps enfermés ce n'est pas facile de trouver des activités en permanence.

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  10. J'espère qu'il est toujours entendu que les nounous ne mettent pas les petits devant la TV.
    Je trouve difficile, avec le recul, de dire la différence entre les enfants qui , petits, n'ont pas eu la TV, et ceux qui ont dés le début été exposés à des DVD et la TV, car il y a aussi toutes sortes d'autres facteurs qui interviennent. J'ai constaté dernièrement qu'il y a des organismes qui proposent des lectures à haute voix, des pièces de théâtre ou de marionnettes à des petits à partir de 18 mois. Je trouve cela intéressant si le contenu est bien choisi.

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  11. Je ne suis pas un enfant de la télévision (je me souviens quand j'ai vu pour la première fois un poste en noir et blanc !), mais nos petit-enfants le sont. Chez nous, pour nos enfants, il n'y a pas de télévision sauf pendant les vacances. Nous verrons ce que cette ambiance fait du cerveau de nos petit-enfants et de leur manière de regarder le monde. En général, je suis optimiste pour eux. Mais il faut une influence plus puissante qu'une poste de télévison !

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  12. Comment faire pour que mes enfants n'en soient pas accro, comme je l'ai été?
    Depuis notre mariage (16 ans) nous avons décidé de mettre la télévision dans une pièce à part (surtout pas la chambre!) pour éviter qu'elle ne "trône" au milieu du salon comme elle l'a été durant toute mon enfance. Tout simplement pour que notre vie, nos relations familiales n'en dépendent pas ; et ça marche. (Qui l'eût cru, moi qui étais fan du petit écran?).
    Nous avons remarqué que nous passons des jours sans la regarder (ainsi que nos deux filles de 12 et 14 ans) tout simplement parce qu'elle n'est pas constamment devant nos yeux. C'est si facile de la brancher: un petit geste qui devient, malheureusement quasi quotidien et qui nous empêche de faire bien d'autres choses, seuls ou en famille. Ne croyez pas que je sois contre; j'aime regarder un bon film, comme tout le monde, mais j'ai appris, non sans difficultés, à ce que cet outil "dépende de moi" et non l'inverse.

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  13. Merci Virginie pour votre témoignage, je me sentais un peu seule et un peu nulle dans ce monde idéal décrit par la plupart. Nous, à la maison, nous n'avons que 3 chaines à la télé, par beau temps. Nous ne la regardons pas en fait, c'est très exceptionnel. Nous aimons le silence ou chanter... C'est le principe général. Nous aimons aussi énormément nous retrouver tous les 6 autour d'un film, c'est comme une fête, il y a un cérémonial de la tisane, des gauffres...c'est très chouette ! Et puis il y a ces jours dont on ne voudrait jamais parler mais qui existent aussi, ceux durant lesquels on rentre fatigués plus que d'habitude, où on aimerait être chouchoutée (je parle pour moi) mais où tous les enfants réclament leur "dose" de maternage, d'attention...alors il faut donner encore ! Et il y a la petite dernière qui n'a pas la capacité de trouver ses solutions pour s'apaiser toute seule et qui réclame les bras, le coeur de maman, les baisers de maman...et là, la télé...parfois me sauve...je vais être grillée sur le bûcher ! Mais il y a des moments, j'apprécie de pouvoir passer un petit dessin animé aux enfants, pendant ce temps j'ai au moins la possibilité de souffler, passer un coup de fil, me faire une séance de relax dans la chambre afin de revenir un peu ressourcée...bref, la "télé nounou", moi je pratique parfois, et cela me permet de retrouver mes enfants, et de pouvoir être là pour eux, mieux que si je n'avais pas soufflé. Sonia.

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  14. ton article est très bon, et je suis contente de découvrir ton blog que je prendrais le temps de lire... un jour autre que le mercredi !

    je me suis un peu énervée moi même contre la télévision sur mon blog cette semaine. Nous ne l'avons plus depuis 3 ans et nous en sommes absolument très heureux, "même" avec des petits bouts de 6 ans et 4,5 ans (je dis "même" car ca paraît totalement normal de mettre ses enfants qq heures tous les jours devant la télé... comme s'ils ne savaient pas faire autre chose, les petits bouts !)

    j'ai été aussi choquée (non pas choquée... attristée, incrédule), de voir ces télés dans les chambres de maternité. COMMENT peut-on se poser même la question "tiens, et si on mettait des télés dans les chambres des jeunes mamans, hein ??" "super, trop bonne idée" comme tu le dis, au moins bébé sera dans le bain dès ses premières heures...

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  15. Pour ma part, bébé a découvert les écrans en général dés ses trois mois. Une très grosse curiosité qui ne se dément pas aujourd'hui (elle en a 10).

    Bien entendu, pas question de la laisser devant un écran plus de quelques minutes mais pas question non plus de brimer son envie de découvrir son environnement.

    D'autres études ont aussi montré les opportunités que présentent les ordinateurs et autres Ipad dans le développement cognitif de l'enfant, ou dans la préservation des facultés chez les personnes agées, notamment atteintes de maladies dégénératives.

    Bref, je crois qu'il est de notre devoir d'être vigilant et à l'écoute, sans interdire systématiquement l'accès à un écran. Pour moi, il faut plutôt réguler, expliquer et donner du sens.

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